La presse va mal, paraît-il, même si, alors que j'y travaillais, je n'ai jamais entendu que ça allait bien. Alors que ça allait bien, pour les actionnaires. Mais passons.
La publicité se réduit dans les journaux imprimés et rapporte moins sur le web. Certes. C'est oublier que certains éditeurs ont créé, ou racheté, des sites de petites annonces qui leur rapportent gros sans entrer dans la comptabilité de leurs publications ainsi privées de certains revenus.
Après, un journal est toujours vendu deux fois. Au lecteur, mais surtout aux annonceurs. Sauf que si le premier se fait rare, les seconds n'ont que peu d'intérêt à acheter des espaces publicitaires.
C'est là que je ne comprends plus la stratégie de merdification des sites web de presse. Je suis abonné au quotidien régional Le Nouvelliste et n'en peux bientôt plus de leurs news en ligne.
Sur le web, plein de désagréments que l'on ne trouve pas dans la version imprimée:
- Aucun effort de mise en page et de hiérarchisation de l'information. Des blocs rectangulaires qui se valent tous, parfois à double selon la rubrique. Ce qui peut fonctionner sur un blog personnel qui publie un billet tous les jours ou moins ne marche pas pour un site de presse au contenu que l'on espère fourni.
- Avant d'y accéder, je dois valider ou non les cookies et lire une liste de dizaines de "partenaires", même en étant connecté à mon compte (stockez-y mes préférences, pas sur la page web), que je dois régulièrement refuser.
- Quand j'ai fini, je dois encore fermer une fenêtre popup pour un éventuel changement d'adresse postale ou un problème de livraison du journal imprimé (le jour où j'en aurai besoin j'espère trouver facilement cette info sur votre site sans cette m.... qui revient tous les jours.
- Quand enfin je peux enfin lire un article, je suis sans cesse distrait (je reste poli) par de la pub, même au milieu du texte.
- De la pub même au-dessus du PDF du journal en ligne, qui contient déjà toutes les pubs du journal imprimé!
Pourquoi osez-vous sur le web ce que vous n'osez pas (encore?) dans la version imprimée? Certains sites permettent d'afficher le mode "lecteur" du navigateur, plus propre et sans pub. Parfois ils proposent eux-même cette possibilité de lecture apaisée, aux abonnés par exemple. Rien de cela avec Le Nouvelliste.
J'aime lire. Mais, s'agissant du Nouvelliste en ligne, uniquement avec un bloqueur de pubs efficace. Et le jour où vous préférerez bloquer les bloqueurs plutôt que de soigner vos lecteurs abonnés, je ferai sans Le Nouvelliste.
« L’expérience de lecture » du Nouvelliste en ligne
Ça commence par la fenêtre d’acceptation des cookies, même si je suis connecté à mon compte (qui pourrait stocker mes préférences à ce sujet, non?)
Remarquez le « dark pattern » (interface qui désoriente l'utilisateur dans le but de l’influencer) avec le bouton «Tout accepter» en vert et bien plus vsible que celui pour paramétrer ses choix. Et aucune possibilté de tout refuser d’entrée.
Et pour personnaliser le choix, il y a le choix… Là encore, en désactivant «Fournisseur», cela désactive tous les fournisseurs «partenaires». Encore faut-il le savoir (ou essayer), mais à priori on est découragé et l’on renonce en fonçant vers le bouton vert. Que l’on activera peut-être même par erreur après avoir décoché tous les partenaires… C’est vraiment tordu et désagréable.
Et quand vous avez fini avec tout ça, vous subissez encore un popup pour un éventuel problème de livraison du journal papier. Une info simple à trouver sur le site internet suffirait à supprimer cette fenêtre surgissante, non?
Ensuite, j’ai enfin accès aux articles. Malheureusement salement amochés par la pub.
Avec un bloqueur de pub, c’est beaucoup mieux. Comme abonné, j’attends des articles lisibles.
On peut aussi lire le PDF du journal imprimé, ce qui évite la publicité non désirée. Ah ben non, elle vient même se poser au-dessus du PDF. Double peine pour les abonnés...